soutenance de Mme Cécile MOUCHEL

Réseaux interpersonnels et marché de l’emploi dans les zones rurales d’Inde du Sud

Cette thèse explore les spécificités du marché de l’emploi dans les zones rurales d’Inde du Sud sur la dernière décennie à partir des réseaux interpersonnels. Elle se divise en cinq chapitres selon une approche pluridisciplinaire qui emprunte à l’économie institutionnelle, à la sociologie et à l’anthropologie économique. Elle s’appuie sur une méthodologie mixte qui croise des données quantitatives et qualitatives. Les premières sont les données longitudinales RUME-NEEMSIS (2010-2021) collectées auprès de 600 ménages dans dix villages. Les secondes sont le fruit d’un terrain à dimension ethnographique de plusieurs mois mené en suivant la méthode des narrations quantifiées. Le premier chapitre présente le cadre méthodologique et conceptuel en revenant sur dix ans de transformations dans les villages tamouls. Le deuxième chapitre interroge les dotations en capital social en utilisant les modules réseaux des enquêtes NEEMSIS à partir d’analyses factorielles et de l’analyse des réseaux. Le troisième chapitre teste l’hypothèse de segmentation du marché de l’emploi à partir d’une équation de Mincer élargie avec des variables réseaux et en utilisant un Modèle en Mélange Fini. Le quatrième chapitre témoigne de l’omniprésence et de la diversité des intermédiaires dans la régulation du travail journalier des basses castes à partir de trois réseaux d’accès à l’emploi. La figure idéal-typique du maistry s’érode mais celle du broker s’enracine face à la ségrégation sociale. Le dernier chapitre interroge ces intermédiaires sous l’angle des rapports de pouvoir liés à la caste et reproduits dans le procès du travail. Sont-ils davantage des agents de coercition ou de protection des travailleurs ?

Réseaux, Intermédiaires d’emploi, Emploi, Caste, Segmentation, Inde, Précarité, Economie informelle, Inégalités, Chaîne relationnelle